vendredi 26 mai 2017

SUITE ET FIN au SHED





SUITE et FIN de FAYCAL BAGHRICHE au SHED







Le SHED est un nouveau Centre d’Art Contemporain, un lien indépendant ouvert en septembre 2015, tout près de la ville de Rouen en Normandie.

Un SHED, en anglais « to shed light on » : répandre, diffuser la lumière ; en français : est une toiture à redans partiels, en dents de scie, formée d’une succession de toits, à deux versants de pente différente, un versant court vitré et à forte pente, puis un versant long couvert et à faible pente, et ce, pour amener le maximum de lumière dans les ateliers industriels. C’était anciennement, une usine de mèches de bougie

Maintenant,  cet endroit  est devenu la propriété d’un groupe d’artistes et de curateurs. Le SHED est doté d’un bâtiment de 1400 m2 comprenant 4 ateliers et stockages privés d’artistes, un lieu d’exposition de 600m2 et un atelier de 200m2 où sont accueillis les artistes en résidence.
La programmation d’expositions est surtout de mai à octobre, le reste de l’année se passe hors les murs

Dans le cadre du Programme « SUITE », initié par le  CNAP (Centre National des Arts Plastiques), en partenariat avec l’ADAGP, s’associe avec des lieux indépendants pilotés par des artistes ou de jeunes commissaires d’exposition  soucieux de renouveler les pratiques curatoriales. Le CNAP les accompagne pour une plus grande visibilité, les soutient pour des recherches, des productions  et effectuer des expositions publiques

Aussi, dans ce contexte, la troisième édition est réalisée au SHED et reçoit l’artiste plasticien Franco-algérien Fayçal Baghriche . Né en Algérie au début des années 70, il arrive en France vers l’âge de 5/6ans, il sort diplômé de la Villa Arson à Nice en 1997. Il vit et travaille sur Paris depuis l’an 2000

« Suite et fin » conçut par cet artiste demeure une exposition de peinture sans tableau.
Six  sculptures monumentales sont posées à même le sol sous forme de troncs d’arbres débités en planches en bois exotique d’ Iroko et de Sipo, de l’Afrique de l’Ouest.  Ces tranches découpées, de taille impressionnante, dont certaines sont peintes de couleurs vives, d’une couleur monochrome, très minimaliste se nomme  « Anagnorisis 2017 ».
L’artiste joue avec la peinture et le motif  READY MADE, n’est ce pas la région où est né Marcel Duchamp !


  Fayçal Baghriche, Anagnorisis, 2017. Cinq plots de bois Iroko et Sipo, peinture glycéro. © ADAGP, Paris, 2017.



Egalement au mur, une dizaine de  photographies de 130x105, chacune de sa série « Atlas, 2015 » représentent les paysans marocains le long des routes. Ils tendent les soi-disant pierres semi-précieuses de couleurs différentes aux voyageurs à la lueur du soleil afin de leur vendre


  Fayçal Baghriche, Atlas series, 2015. Tirages photographiques encadrés, 130 x 105 cm. © ADAGP, Paris, 2015.

Accrochées sur l’autre mur « Imperfections, 2010 », ces vitres récupérées dans l’atelier d’un encadreur présentent les marques au feutre signalant un produit défectueux. Le geste quasi-spontané de l’encadreur indique le défaut de fabrication 

     Fayçal Baghriche, Imperfections, 2010. Feutre sur verres encadrés. Dimensions variables. © ADAGP, Paris, 2010.

L’œuvre de Fayçal Baghriche (dé)montre l'évidence, si souvent invisible à nos yeux, devient porteur de d’autres significations : révèle la poésie et l’étrangeté de nos pratiques quotidiennes
 
Fayçal Baghriche rapproche les réalités du travail de l’artisan et de l’artiste, et reconsidère ce geste. Les objets détournés sont aisément identifiables, le geste élémentaire et précis, l'artifice léger. Tout comme, nous pouvons le constater dans cet espace, avec les gestes d’un négociant en bois, de paysans de l’Atlas Marocain et d’un encadreur

Il a exposé dans différents pays étrangers et en France, ses œuvres ont récemment été exposées à la Villa Arson de Nice, au CAPC de Bordeaux, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, ou bien encore au Centre Pompidou (2013).
Il a par ailleurs participé à la triennale « La force de l'art » (Paris, 2009), à « La Nuit Blanche » (Paris) et au « Printemps de septembre » à Toulouse. En 2011, il a participé à l'exposition « The Future of a promise » lors de la 54ème biennale de Venise. Il est défendu par le galeriste Jérôme POGGI sur Paris

De plus, pour le festival Rush (19/21 mai)  organisé par le 106 – Scènes de musiques actuelles de la Métropole de Rouen Normandie, sur les 1600m2 de la Presqu’île de Rollet, l’artiste a installé une vingtaine de plots  couchés au sol de bois exotique, troncs d’arbre au sol évoquant à la fois le paysage longeant la Seine, la sculpture et la Peinture

Pour 2017, le programme « SUITE » s’associe également avec la BF15, My Monkey et les Moulins de Paillard pour le public et lui propose des regards croisés et des réflexions entre ce public et l’artiste



SHED
Exposition du 20 mai au 15 juillet 2017 – Entrée libre
Centre d’Art Contemporain de Normandie
12 rue de l’Abbaye
76960 Notre Dame-de-Bondeville
Ouvert le mercredi, du vendredi au dimanche de 14H à19H



 







mercredi 17 mai 2017

Les Jardins de Valloires




LES JARDINS DE VALLOIRES en Picardie


Sur la Route de la Baie de Somme dans le paysage de la Vallée de l’Authie au Nord-Ouest de la France en Picardie se trouve Valloires avec son Abbaye Cistercienne et ses Jardins Paysagers Contemporains porteur du label »Jardin Remarquable »

En 1987, le Syndicat Mixte d’Aménagement  de la Côte Picarde associé au Syndicat de Ponthieu-Marquenterre  avait demandé au Grand Jardinier Gilles Clément, de mettre en valeur la collection exceptionnelle de plantes venue d’Asie et d’Amérique du Nord du pépiniériste Jean- Louis Cousin.

 @Franck Boucourt

Jean- Louis Cousin, établi dans le Pas de Calais avait réuni depuis 1981 une collection de 3000 espèces de végétaux  qui ont su s’adapter au climat de la région. Il voulait faire connaitre au plus grand nombre cette exceptionnelle collection, qui se prête d’autant plus, à l’un des axes majeurs du Plan pour le développement Touristique de la Côte Picarde signé en 1985, entre l’Etat, la Région, le Département et le Syndicat Mixte

Gilles Clément n’est pas un inconnu. Cet ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier, créateur de parcs, de jardins poursuit des travaux théoriques et pratiques, sur 3 axes de recherche : le Jardin en Mouvement, le Jardin Planétaire et le Tiers – Paysages. Il a réalisé le Parc André Citroën, le Jardin de l’Arche à la Défense, le Parc Matisse à Euralille, le Jardin du Domaine du Rayol, le Jardin du Musée du Quai Branly et notamment en Picardie « le Sixième Continent » à Péronne 

Puis en 2003, ce biologiste, entomologiste, jardinier voyageur revient pour y créer le Jardin de l’Evolution  en hommage au savant humaniste Jean-Baptiste Lamarck, méconnu, précurseur de l’écologie Moderne, avec cette approche d’une incroyable actualité, pour en faire un observatoire dédié au végétal et à la biodiversité

Jean-Baptiste Lamarck, (1744-1829), né en Picardie et père de la paléontologie et de la météorologie moderne est le premier scientifique à avoir nommé les nuages, classifié les espèces et considéré l’évolution dans l’environnement. Cette évolution fut théorisée par la suite par Darwin. Cette théorie »transformiste «  observe l’adaptation ingénieuse des êtres à leurs milieux.

 @Franck Boucourt

Dans ce Jardin de l’Evolution ; le parcours commence aux plantes primitives et fossiles pour arriver aux végétaux les plus évolués. Le visiteur parcourt plus de 400 millions d’années d’évolution à partir des archaïques prêles et fougères jusqu’à une verdure plus récente comme des graminées. Puis, il se retrouve  dans la Chambre des Nuages, la Chambre des Origines, et la Chambre de l’Erosion.

Aussi, l’équipe des jardins de Valloires gérée par la paysagiste Sophie Nothum aidée d’une vingtaine de personnes a pour but d’accueillir, de sensibiliser, de valoriser, de gérer et de transmettre sur une superficie de huit hectares. Nous passons du Jardin régulier à la française, à l’allée des cerisiers « Mont Fuji », puis au cloître végétal le long d’une perspective centrale, évocation du cloitre abbatial et la roseraie disposée sous forme de parterres en carrés, comprenant plus de 200 variétés de roses locales, de couleur dominante de blanc et de roses très pâles.

 @Frnck Boucourt

Et également, le parcours se poursuit par le Jardin des Iles, d’inspiration anglaise puis par  le jardin des 5 SENS avec ses aromates, condiments et végétaux pour se nourrir et se soigner.

En contrebas, un jardin d’eau avant de rejoindre la pépinière et la boutique, puis il est difficile de pas s’arrêter à  » La table du jardinier » pour se restaurer afin d’y déguster des plats du terroir à base de plantes et de fleurs préparés par le chef cuisinier Sébastien Crépy

Il est possible de séjourner en prenant une chambre à l’Abbaye de Valloires




Les Jardins de Valloires
80120 Argoules


vendredi 10 février 2017

La série "opéras" de l'artiste franco-libanaise Mouna REBEIZ



L'artiste franco-libanaise Mouna REBEIZ et sa série "Opéras"

Cette artiste franco-libanaise est née dans un milieu d’artistes. Elle a un cousin germain Peter compositeur de piano et fut habituée à écouter, dès sa plus tendre enfance, sa grand-mère. Elle  organisait et jouait des  récitals de piano chez elle, avec des apéritifs pour ses invités, tous les vendredis en fin d’après-midi.

Elle est fascinée par l’être humain et sa psyché, aussi elle se retrouve avec une maitrise de psychologie avant de rencontrer en 1995, à l’atelier Cépiade,  Alix de La Source, conférencière au Louvre et spécialiste de la technique picturale du XVIIème et XXVIIIème siècle qui lui apprendra les techniques des grands Maîtres pendant dix ans. Elle a trouvé sa voie.

Elle peaufine sa technique  avec Abraham Pincas, peintre et professeur  aux Beaux Arts de Paris de 1985 à 2011, et avec Mohammad Rawas artiste et graveur libanais professeur à l’université libanaise et à l’AUB(American University of Beirut).

En parallèle de sa série « The Betty Boop » collection « l’être et le paraitre » exposée en juillet 2012 chez son galeriste parisien Pierre-Alain Challier, et, de sa série « le Tarbouche » présentée à la Saatchi gallery Londres en février 2015, elle peint les Opéras. Elle passe de la figuration à l’abstraction.

Elle a toujours travaillé la peinture en écoutant  les classiques. C’est de là que lui est venue l’idée de retranscrire les grands airs d’Opéra  en peinture. Ils sont tous différents. Ils invitent à la contemplation, par les couleurs, le visible et l’invisible.


Elle  commence en 2008 les Opéras, notamment par «  Le vaisseau fantôme » de Richard Wagner avec sa voile d’argent et la même année par les héroïnes Carmen de Bizet , Samson et Dalila de Saint-Saens et la Traviata de Verdi. Ses  toiles sont traversées d’ondulations noires et rouges, évocatrices de la sensualité du corps féminin. Le « le rouge et le noir » comme chez Stendhal évoque l’amour, la passion et le drame : « la femme m’intrigue par son mystère et ses non-dits, l’idée du péché originel, la lutte entre le profane et le sacré, la rencontre entre l’Orient et l’Occident » confesse t’elle. 


Puis suivent les esprits, tels que les opéras : Orfeo de Monteverdi, Don Giovanni de Mozart, Semele d’Haendel et Faust de Gounot.  Des fonds blancs ou jaunes clairs où s’élèvent en spirales ascendantes, non pas des flammes, mais des esprits. L’artiste décrit le destin tragique de personnages au fort caractère et synthétise une situation extrême.


Le mouvement de la musique romantique est désigné par la Dame de Pique de Tchaïkovski par  un cœur ouvert sur fond vert ; Salomé  de Strauss par une lune froide pour la danse des sept voiles ; Boris Godounov  de Modeste Moussorgski par des  formes floues comme dans un ca

ftan ottoman, référence à la religion orthodoxe comme celle de l’artiste, une faille noire déchire le rideau rouge  et laisse découvrir le noir des profondeurs, une seule tache verte apparait au centre ; La Walkyrie de Wagner où se prépare une apocalypse, les cieux s’entrouvrent et le crépuscule des Dieux est en marche ; Les Troyens de Berlioz par un autre feu laissant échapper ses fumées noires et obscurcissent les derniers rayons du soleil couchant ; Elektra  de Strauss avec son enroulement mauve, ses jetés de bleus, c’est bien la folie de celle qui pleure et cherche son père, un sujet capital.



A peine entrée dans la galerie, nous voyons les tableaux de 200x250cm, des Quatre  Saisons d’Antonio  Vivaldi : sur le rose des fleurs de printemps, le jaune Van Gogh de l’été étouffant, le rouge des feuilles d’automne et le blanc balafré des vents d’hiver et à chaque fois une note turquoise vient pigmenter  la dominante colorée de la saison. Puis, compléter par  un cinquième « La Quinta » musique offerte par Gabriel Yared compositeur français d’origine libanaise et compositeur, entre autre, de la musique du film « le patient anglais » de 1996. Mouna Rebeiz  y dépeint l’envers de la réalité, met le noir sur la toile puis enlève une partie  pour y dessiner une femme recroquevillée en  blanc, toujours avec une petite touche de turquoise. Cette toile peut se tourner dans tous les sens car elle est virtuelle Cette série clos celle, où la femme occupe tout l’espace « Les saisons, ce sont les cycles de la femme. D’où la présence de corps féminins dans chacune des toiles. » raconte t’elle.


Vangelis grec orthodoxe, musicien, l’un des pionner de la musique électronique en 1970 et créateur de musique de film dont « les chariots de feu » en 1981 pour lequel il reçu l’oscar de la meilleure musique de film. Il crée la symphonie chorale « Mythodea » en 2001, composée avec la collaboration de la NASA  los de la découverte de l’eau sur la planète Mars. 

Elle inspire l’artiste, dans toute son âme. Elle sublime cette musique sur la toile en deux/trois heures pendant l’hiver 2016; œuvre de 1436 cm x 125 cm sous forme de parchemin déroulé à horizontale. Peinture à l’huile avec feuilles d’or de 24 carats, pastel gras et pigments naturels avec neuf mouvements musicaux dont  le premier est le Chaos et à la fin, le neuvième mouvement est à la création. Cet ensemble harmonique crée le Monde, en parcourant l’œuvre nous distinguons bien la couleur jaune pour la voix aigue de Kathleen Battl et, en couleur rouge pour la voix grave de Jessy Norman, puis plus loin les couleurs fusionnent et les deux sopranos chantent ensemble.

Pour chaque œuvre vendue, elle reverse  une partie de ses gains à l’association de  Homayra Sellier «  Innocence en danger » Mouvement Mondial de Protection des Enfants.

Mouna Rebeiz est passionnée et passionnante  
A quand sa prochaine exposition?

Galerie Pierre-Alain Challier
8 rue Debelleyme
75003 Paris
mardi au samedi  11h-19h