jeudi 30 décembre 2021

Anselm KIEFER pour Paul Celan


Anselm KIEFER pour Paul Celan au Grand Palais Éphémère



D’origine allemande, Anselm Kiefer était, en 2007, le premier artiste plasticien à inaugurer la série des Monumenta sous la Nef du Grand Palais.

La Réunion des Monuments Nationaux Grand Palais, avec son directeur Chris Dercon, organise une grande exposition monumentale à Paris au Grand Palais Ephémère d’Anselm Kiefer, sur l'ensemble des 10.000 m2, en partenariat avec son galeriste, Thaddaeus Ropac. L'artiste est mondialement célèbre, ses œuvres dont les prix oscillent entre 1 million à plus de 2 millions d'euros.

Anselm Kiefer vit et travaille en France depuis 1992. Il installe initialement son atelier à Barjac dans le Gard, dans une ancienne filature de soie. Et, depuis 2007, il prend possession de son nouvel atelier en région parisienne à Croissy-Beaubourg dans le Val de Marne. Il a acheté les 35.000 m2 d’entrepôts de la Samaritaine. Il se dit à la fois français et allemand.  Il a enseigné au Collège de France.

Né en 1945 dans le Bade-Wurtember en Allemagne, il se dirige vers les Ecoles des Beaux-Arts après avoir étudié le droit, les langues, et les littératures romanes. Son œuvre continue de questionner sans relâche, mémoire et oubli, histoire et récit mythologique.

 

"Am Letzten Tor" @Anselm Kiefer 840 x 470 cm 

Il poursuit son travail sur la mémoire européenne dont la France et l’Allemagne sont les principaux acteurs. Sculptures, installations et 19 nouvelles toiles gigantesques interagissent avec la poésie inapaisée du grand poète de langue allemande Paul Celan dont il avait découvert le poème « Todesfugue » (Fugue de la mort) à son adolescence. Il le fait revire, depuis 1981, en écrivant ses poèmes sur ses toiles. Né en 1920, Paul Ancel, dit Paul Celan, était juif, enfant unique, très marqué par les suites de la seconde guerre mondiale. Traducteur, éditeur, auteur, il avait reçu plusieurs prix littéraires. Arrivé à Paris en 1955, il se suicide, en 1970, en se jetant dans la Seine.

Le travail existentiel de mémoire d’Anselm Kiefer, s’est élargi à une quête spirituelle nourrie de littérature, de philosophie, du cosmos, de grands mythes et de mystique kabbalistique.

Ses toiles sont couvertes de multiples couchent de matières, de formes et de textes qui sédimentent un récit et créent une archéologie de la mémoire. Il aime construire, déconstruire et reconstruire.  La notion de cycle est fondamentale dans sa pensée.


"Le secret des Fougères" @Anselm Kiefer 

Ses réalisations artistiques englobent et associent peinture, photographie, livre, sculpture, et elles sont créées avec des matériaux symboliques, tels que le plomb, le marbre, la paille, les pavots, le sable, les plantes, les livres et les tissus.

Son processus comprend la superposition de multiples couches de matériaux, le découpage, le brulage et l’altération par les diktats de la nature. C'est un alchimiste des matières.

On peut voir dans son « Arsenal » sa grande réserve d’objets trouvés, récupérés comme source d’inspiration : fleurs séchées, fougères, végétations, cendres, polyèdre de verre et de métal, robes en plâtre, le tout est accumulé en un réservoir de plusieurs strates, pour un ensemble des possibles, autour des constellations et de l'énergie divine.


"Arsenal" vue d'atelier de Croissy-Beaubourg @Anselm Kiefer

On peut y voir également un aéroplane, criblé de pavots, plantes hallucinogènes, avec sur les ailes les livres, le tout en plomb, acier, zinc, résine, gomme laque fait référence à " Pavot et mémoire" de Paul Celan.


"Pavot et mémoire" @Anselm Kiefer 

Le tableau "Madame de Staël : de l'Allemagne" de 380 x 1330 cm, dont son nom est écrit en haut à gauche, mélange d'émulsion, huile acrylique gomme-laque, zinc, fil de fer et craie sur toile. Germaine de Staël, femme de lettres française écrivit ce livre en 1813 afin de faire connaitre la culture allemande de l'époque aux français. L'artiste brosse une reconstitution de l'ancien aéroport de Berlin : le Tempelhof à l'arrière-plan, et, au premier plan des champignons portent des étiquettes au noms des personnalités allemandes du XVIIIe et XIXe siècles 


"Madame de Saël : de l'Allemagne" @Anselm Kiefer photo Georges Poncet

Lors de Monumenta, il y a quinzaine d'années, au milieu de ses œuvres sous forme de ruines, il rendait déjà hommage, aux poètes Ingeborg Bachmann, Paul Celan et Céline

Depuis 2021, l’atelier-résidence « La Ribaute », qui fait partie de la Fondation Eschalon, à Barjac dans le sud de la France, sera bientôt ouverte au public. Elle conserve les œuvres d’Anselm Kiefer et celles d’autres artistes.

Comme il aime dire : " Le futur est lié au passé, sans y être mêlé. Passé, présent et futur sont unis"

S'ensuit chez son galeriste Thaddaeus Ropac à Paris Pantin, son exposition "Hommage à un poète" du 9 janvier au 11 mai 2022


                                                                                                                Elisabeth PETIBON

Grand Palais Ephmère Paris 
16/12/2021 au 11/01/2022
TLJ de 10H à 19H
Vendredi et samedi 21H
Place Joffre 
75007 Paris

lundi 8 novembre 2021

MEMORY LANE

La technologie au service d'une mémoire universelle 

Le Centre des Arts d'Enghien-Les-Bains expose l'artiste, inventeur et chercheur espagnol  Felix Luque Sanchez en collaboration avec Iñigo Bilbao de Barcelone pour la modélisation en 3D et le traitement des données par l'image. Il est accompagné de Damien Gernay, designer basé à Bruxelles et originaire de la région ïle-de-france.

Felix Luque Sanchez installé à Bruxelles, est né à Oviedo en Espagne. Il travaille sur des installations sonores, d'animation en images de synthése ou encore de sculptures électroniques afin de traiter des problèmatiques en lien avec la nature de l'intelligence. Le langage de la forme de la nature ne semble plus adapté aux humains. Les machines peuvent créer et appréhender ce qui peut s'apparenter à un habitat.  

A partir de trois séries d'oeuvres - Memory Lane, Bois mort et Void, composées d'installations lumineuses, de tirages numériques, de sculptures et de sérigraphies, le spectateur est invité à déambuler au travers de ces paysages méditatifs autant que fantomatiques, et à s'approprier ses propres souvenirs, en les confrontant à ceux de l'artiste. On peut y voir une exploration de la mémoire et de l'espace, de la perception de la réalité et de la capacité humaine à concevoir de la fiction

Memory Lane (2015-2019) -  Felix Luque Sanchez procède à une construction d'après ses souvenirs d'enfance et de jeunesse partagés avec l'artiste Inigo Bilbao, lors de vacances, sur les paysages, les rochers, les plages, les bois, les grottes, le long des côtes d'Asturies en Espagne. Il les confronte, aidé de ses deux compères pour la modélisation et les scans en 3D à des dispositifs technologiques. L'artiste procède à une mutation progressive de la matière première qu'il consigne, répertorie et classe. Son travail se rapproche, quelque peu, de la Pataphysique, "la science des solutions imaginaires" conçue par l'auteur français Alfred Jarry, evidemment, dans la mesure où il décrit ce qui peut exister et non ce qui existe.

"Memory Lane" installation méchatronique et vidéo, 2015

Bois mort(2014) -  une magnifique installation son et lumière de néons empilés rappelle les branches mortes d'une forêt, branchages et restes de troncs d'arbres coupés, scannés en 3D. L'oeuvre émet divers temps lumineux transformés gâce à des champs électromagnétiques amplifiés en son diffusé par des enceintes. Le tout incarne une tension avec une accumulation chaotique  d'élèments lumineux de tubes de néon et cherche un équilibre entre le contrôle et l'aléatoire

"Bois Mort" installation lumineuse et sonore, 2015

Void (2019) -  est une sculpture dotée d'une surface rocailleuse avec une forme ciculaire d'un mètre vingt de diamètre. Elle laisse apparaitre en son centre une cavité, d'où une lumière blanche varie de densité et se manifeste par des effets d'optiques et d'illusions renforcés par une sonorisation. Les artistes ont employé la photogrammétrie. Ils ont scanné avec minutie une paroi de pierre sur l'une des plages des Asturies pour en faire un modele en 3D, modifié et usiné mécaniquement pour obtenir la forme finale de Void 

"Void" sculpture lumineuse et sonore, 2019

Road to nowhere (2021) - est une sérigraphie dessinée à même le mur. Elle se révèle seulement sous le flash d'un smartphone, sinon elle reste fantomatique. Une autre façon d'apponter la question de la perception et de la mémorisation de l'image en tant que telle. La machine, l'appareil photo et son flash se substituent à l'oeil pour en garder un souvenir.

"Road to nowhere" sérigraphie sur mur, encre réfléchissante, 2021


Le Centre des Arts est un site de création pluridisciplinaire, dédié aux écritures numériques, une programmation aux croisements des arts et des technologies.Ce pôle de création, de diffusion et de résidences, est consacré pour des artistes capables d'imaginer des expérimentations avec une force créative régulièrement renouvelée autour des arts visuels, des arts de la scène et du cinéma. La ville d'Enghien-les-Bains organise également les Bains Numériques et la Biennale Internationale des Arts Numériques, évènements incontournables

                                                                                                            Elisabeth PETIBON

Centre des Arts

exposition jusqu'au 12 décembre 2021

12-16 rue de la Libération

95880 Enghien-les-Bains

www.cda95.fr


lundi 25 octobre 2021

FIAC 2021 47eme édition un grand retour dynamique et varié

Après deux ans d'absence physique, c'est le succès! Conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, le Grand Palais Ephémère, installé sur le Champ-de-Mars, plus petit, certes, avec 30% en moins par rapport au Grand Palais,  en attendant la réouverture de ce dernier, fermé pour grands travaux. Par contre, le parcours est  plus concentré et très agréable.

Une extension supplémentaire, la galerie Eiffel, a été ajoutée. Il a fallu diminuer la superficie des stands pour un prix variant entre 640 à 690 euros le m2. 

Malgré le manque de galeries américaines et asiatiques, en raison de la contrainte sanitaire, les ventes ont bien marché, même si les entrées ont été en baisse, 46 655 visiteurs en cinq jours au lieu de 74 580 entrées en 2019. La FIAC a rassemblé 171 exposants comprenant le Secteur Général, le Secteur Jeunes Galeries, les éditeurs  le Secteur Design de très bon niveau. 

Le retour des collectionneurs, des institutions publiques, des fondations privées, des galeristes, des curateurs et des visiteurs du monde entier est un ravissement. 

Cette année, le vernissage n'avait pas lieu le soir de la journée professionnelle, changement volontaire en raison d'une jauge plus contraignante. Pour les professionnels de l'Art, et de Jennifer Flair, directrice de la Foire, c'est un essai bien concluant. Comme, elle a aimé le dire : " Une énergie, une créativité et une joie s'en dégageaient. Paris et la FIAC, resteront le rendez-vous incontournable de la rentrée automnale du Marché de l'Art International, de belles affaires ont été  faites."

Jennifer Flay devant l'oeuvre "Alliance des corps" 2021 de Marinelli Senatore @galerie Mazzoleni 


Une lacune cependant, la sécurité a manqué de vigilance, deux galeries au moins, ont été détériorées et volées dans la soirée du jeudi au vendredi 

Cette année, le seuil d'un million pour l'achat d'une oeuvre est largement dépassé

Un Robert Rauschenberg "Star Grass" est parti à 2,8 millions de dollars chez Thaddaeus Ropac et l'oeuvre "Bad im Flur" de Georg Baselitz pour 1, 2 millions d'euros

Hauser & Wirth a vendu un George Condo a 1,5 millions d'euros pour une fondation française et d'autres ventes ont eu lieu pour des collections privées 

Gagosian a inauguré un lieu supplémentaire, la veille de la FIAC, au 9 rue Castiglione dans le 8eme, près de la Place Vendôme, où il a installé, aidé de la Ville de Paris, l'oeuvre monumentale d'Alexandre Calder "Flying Dragon" de 1975. Elle restera jusqu'au 2 janvier 2022. Il a pu faire de belles transactions auprès de nouveaux collectionneurs.

Xavier Hufkens a vendu Alice Neel, Lynda Benglis, Antony Gormley, Louise Bourgeois pour un total de plus de 3 millions de dollars. Il a été très content de cette belle émulation. 

Christian Berst, spécialiste de l'art brut, a cédé dès l'ouverture, trois grandes oeuvres entre 40 000 et 60 000 euros de l'artiste tchéque Lubos Piny. Dans son travail, l'artiste conjure la mort et le sublime

La galerie Sharstedt, NY et Londres, vient d'ouvrir une nouvelle succursale au 2, avenue Matignon. Elle a bien vendu,  parmi des oeuvres de Baselitz, Cindy Sherman, David Salle à un public international dès le premier jour de la foire. Elle a également installer dans le jardin des Tuileries une sculpture  "Tumbling Woman" 2002 d'Eric Fischl, illustrant la vulnérabilité de la condtion humaine des vies perdues du 11 septembre 2001. La sculpture est en dialogue avec la  "La Rivière" de  1938 d'Aristide Maillol, tous deux considérés comme pacifistes. L'artiste Eric Fischl expose actuellement dans le nouveau lieu parissien

                                        Eric Fischl "Tumbling Woman"" 2002 @galerie Skarstedt

Ceysson & Bénétière ont conclu diverses ventes à plusieurs collections privées françaises, belges, et des fondations, avec plus de cinquante oeuvres de 15 000 à 150 000 euros. De plus un travail de fond a été réalisé sur le mouvement Supports/surfaces, attentes plus qu'atteintes

Cécile Fakhoury, Abidjan, Dakar vient d'ouvrir une nouvelle antenne au 29 Avenue Matignon. Elle a vendu six toiles sur huit dès la journée professionnelle, dont le prix est compris entre 35 000 et 50 000 euros  à des collectionneurs africains et européens (trois toiles sont  reparties en Afrique). Un de ses artistes Jems Koko Bi se trouve aux Tuileries, avec une sculpure en bois de chène ""Empty" 2016. Il interroge les notions d'espace et d'histoire, vit et travaille entre Abidjan et Essen en Allemeagne

                                    Jems Koko Bi "Empty" 2016 @galerie Cécile Fakhoury


In situ - Fabienne Leclerc dont le stand tout entier est consacré au trio d'artistes iraniens Rokni Haerizadeh, Ramin Haerizadeh, les deux frères et leur compère Hesam Rahmanian. Ils sont exilés à Dubaï, vivent et travaillent ensemble depuis 2009. Leurs créations, hauts en couleur :  oeuvres murales, vidéos, peintures, dessins, céramiques, mobilier,  même le grand sol laqué. Les artistes se servent de  l'actualité, de la peinture classique européenne, des livres, de l'histoire. Leurs myriades de créations ont déjà été montrés à la Kunsthalle à Zurich, l'ICA de Boston, la Schirn Kunsthalle à Francfort, entre autre. 

Solo-show de Ramin et Rockni Haerizadeh et Hesam Rahmanian @galerie In Situ-Fabienne Leclerc

Laurent Godin est heureux d'avoir vendu à un grand collectionneur français l'installation de sculptures dans le jardin des Tuileries "Out of touch" de Sven't Jolle né à Anvers, vit et travaille à Melbourne.Il y dénonce le capitalisme et l'Etat de Providence a été conclu d'une vente d'environ 50.000 euros.

                                    Sven't Jolle "Out of Touch" 2019 @galerie  Laurent Godin

Nathalie Obadia qui vient d'ouvrir un autre local au 91 rue du Faubourg Saint Honoré, face à Piasa, tous les artistes de son stand ont été vendus au moins une fois, dont Laure Prouvost avec plusieurs tapisseries d'un montant entre 90 000 et 120 000 euros. 

La FIAC OVR (Online Viewings Rooms) est restée pour la 2eme année pour un public confiné derriere son écran, permet très souvent auprès de celui ci d'acquérir sa première oeuvre.

Tous s'accordent à dire, avoir  ressenti une grande satisfaction, de belles performances et une grande énergie de tous les acteurs du milieu de l'Art.  Aidé par les expositions Hors les Murs avec les 25 sculpures aux Tuileries, Place Vendôme, au Musée Eugène Lacroix, les projections de films et la contribution des lieux artistiques institutionnels et privés. Moins de foire Off gravitaient autour.

                                                                                                                Elisabeth PETIBON

FIAC Paris

Grand Palais Ephèmère 

du 20 au 24-25 octobre 2021


vendredi 22 octobre 2021

Asia Now "Eveiller les consciences" pour cette 7eme édition

Asia Now 2021, met en avant une prise des consciences suite à la pandémie sanitaire et aux bouleversements écologiques du Monde. Alexandra Fain, directrice et co-fondatrice avec Claude Fain de la Foire, nous fait découvrir, pour cette édition,  "Les Arts de Vivre" sur cette planète endommagée avec une vision, un engagement social, sociétal et écologique. Cette année, Asia Now explore la scène iranienne. Quarante galeries internationales, européennes et françaises y sont présentes. Huit galeries iraniennes sont pour la première fois à Paris, en provenance directe de Téhéran. Un riche programme curatorial, dont trois commissaires d'exposition invités ont carte blanche 


"Making Worlds Exist" sous le commissariat de Kathy Alliou, directrice du département des Beaux Arts de Paris  - soutenu par Sisley

Nous devons porter notre attention aux murs et aux sols. L'exposition s'inspire de la vie du champignon Matsutaké pratiquement disparu des forêts du Japon et du récit "Le champigon de la fin du monde : sur la possibilité de vie dans les ruines du capitalisme" d'Anna L. Tsing, anthropologue. Ce sont les champignons qui permettent des relations inattendues entre les êtres humains.


 
"Night Musrhom" de Trevor Yeung 

Le sol, la géologie, la surface de la terre, entre horizontal et vertical, permet d'interroger la présence de l'humain dans la végétation. Les artistes font resurgir les dualités entre terre natale et terre d'adoption. Les feuilles de bananiers en bronze de l'artiste Thu-Van Tran  jonchent le sol, comme autant de traces de l'action de l'homme dans les forêts asiatiques. Elle expose en même temps au Musée Guimet dans la bibliothèque historique

"Novel without a Title" de Thu-Van Tran


L'artsite française Marie-Ange Guilleminot, diplomée de la Villa Arson à Nice en 1985, présente via le kymono en soie blanc et rose, un travail réalisé sur plus de dix ans au Japon, sur la mémoire d'Hiroshima 


"Shun" sous le commissariat de Nicolas Bourriaud, historien, critique d'Art et Curateur indépendant

Concept chinois qui se focalise sur les origines, dans le Tao. Il s'agit d'épouser le cours des choses. Au contraire de l'occident, le monde entier est le théâtre d'une opposition entre la culture (humaine) et la nature, contenant neutre. Nicolas Bourriaud avait en 2014 organisé une biennale à Taipei, la première qu'il a consacrée à l'anthropocène et au changement climatique interprété dans les travaux  artistiques. Les artistes essaient de répondre dans leurs oeuvres à une époque où les modes de vie, les systèmes de production toxiques se confondent avec l'économie productiviste mondiale


"Burnings Wings" sous le commissariat d'Odile Burluraux conservatrice au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris 

Un programme vidéo de treize artistes femmes iraniennes, dédié à la poétesse iranienne Forough Farrokhzad décédée à l'âge de 33 ans. Ce médium est très peu  mis en avant en Iran par rapport au cinéma et la photographie. Le rapport à l'image est devancé par les réseaux sociaux  pour leur puissance subversive de résistance politique.Ces femmes artistes sont engagées, déterminées à soutenir les protestations silencieuses, elles agissent, elles expriment leur envie d'exsister 

                                Past Continuous séries, photographie 2017 de Tahmineh Monzavi


La plateforme de soutien à la création contemporaine, la CMS Collection présente l'artiste franco-vietnamienne Huong Dodinh, sous le commissariat d'Hervé Mikaeloff. Cette artiste a accumulé plus de cinquante années de techniques picturales. Elle est continuellement à la recherche de la lumière, afin de la mettre en avant. Aussi, elle  intégre dans ses toiles le savoir-faire de la laque vietnamienne et superpose plus d'une vingtaine de couches de peinture.  On peut voir également ses oeuvres au MNAAG (Musée National des Arts Asiatiques Guimet) dans la salle Champa, et à l'hôtel d'Heidelbach pour ses oeuvres plus récentes

                                                 Huong Dodinh quadriptyque 4 saison, 2004 


La galerie Templon présente l'artiste indienne Anju Dodiya, absente de l'Europe pendant cinq ans. Elle mélange  dans ses oeuvres, aussi bien des miniatures indiennes, des photos de journaux, des tapisseries médiévales françaises sur un support en bois, dénonçant  les conflits entre vie intérieure et réalité extérieure.

                                       Anju Dodiya "Tower of Slowness" 2021 @galerie Templon

La galerie Templon présente, également, l'artiste japonaise Chiharu Shiota, elle vit et travaille à Berlin. Elle a imaginé pendant la pandémie, une oeuvre de deux métres sur six métres  "Living Inside" mélangeant un mobilier de maison de poupée et d'objets recyclés miniatures, tissés avec du fil rouge. Elle joue sur les notions de temporalité en son centre du corps et du mouvement. Son oeuvre a été vendue 350 000 euros à un musée chinois

                                            Chiharu Shiota "Living Inside" 2021 @galerie Templon


C'est la première année qu' Asia Now propose des tables rondes et plus particulièrement une sur la situation de crise en Afghanistan pour les artistes.

Cette édition d'Asia Now est d'une qualité toujours aussi réjouissante. Elle continue d'élargir ses territoires géographiques asiatiques en s'ouvrant vers l'Asie du Sud-Ouest, tout en restant dans un pragmatisme positif, éclairée et engagée

                                                                                                                Elisabeth PETIBON


ASIA NOW
9 Avenue Hoche 
75008 Paris
du 21 au 24 octobre 2021


vendredi 24 septembre 2021

Rrose, c'est la life d'Agnès Thurnauer au CAC de Bouvet-Ladubay

 


Le titre "Rrose c’est la Life" fait référence à Marcel Duchamp. Il avait réalisé son double féminin, Rrose Sélavy

Agnès Thurnauer, artiste franco-suisse, vit à Paris et a toujours aimé le rose. Cette couleur est très présente dans l’histoire de l’Art, même si on en parle très peu. Le rose peut-être une couleur tendre et aigue.

Elle présente une exposition personnelle de vingt-cinq années de travail au Centre d’Art Contemporain de Bouvet-Ladubay, sur une superficie de 800m2, à Saumur en plein cœur du Val de Loire. Ce centre, sur les bords de Loire a été ouvert en 1992 sous le parrainage de Gonzague Saint Bris, du directeur artistique Benoit Lemercier et du Président Patrice Monmousseau de la maison saumuroise Boudet-Ladubay. Cette Maison vinicole connue sous le nom de l’excellence des « Brut de Loire » depuis 170 ans, est dirigée maintenant par sa fille Juliette Monmousseau, une belle histoire familiale ligérienne.

Une diversité de pièces, dont certaines œuvres inédites de l’artiste, n’ont jamais été montrées. Agnès Thurnaquer les a choisies dans son atelier d'Ivry sur Seine, aidée de son galeriste parisien Michel Rein . 

Un ensemble comprenant cinq séries au travers de peintures, sculptures et installations : Mapping the Studio ; Peintures d’Histoire ; Portraits Grandeur Nature ; Prédelles et Matrices/assises

Pour Agnès Thurnauer le rapport à l'oeuvre induit toujours une forme de réciprocité. Il y a la question du masculin et du féminin, la complétude avec "l’autre de soi-même". Ce qui l' intéresse depuis toujours dans la peinture, est le sens de la couleur et le sens des lettres.

Depuis sa tendre enfance, elle peint. Elle est imprégnée par l'histoire de l'art, dont l'empreinte s'en  ressent dans ses créations.  Elle traite également du langage dans ses oeuvres, au sens propre comme au sens figuré, le langage de par le temps et les mots.

"Mapping the studio" en référence à une pièce de Bruce Nauman, traite du sol de l'atelier comme une cartographie où se trouvent toutes les séries de tableaux. Comme elle aime dire : " L'histoire, c'est de la géographie"  

Mapping the studio (Rose#8), 2020 162 x 162 cm acrylique et ruban adhésif 

"Peintures d'histoires", série commencée en 2005, elle peint d'abord le texte comme une grille puis, une figure prend corps entre les lettres

Son tableau "Exécution de la peinture"  de 2013, on y reconnait le portrait de Suzon, la serveuse du dernier tableau "Un bar aux Folies Bergères" d'Edouard Manet, dessinée par le pinceau de cette femme artiste, nue de dos, acte volontaire de la part d'Agnès Thurnauer. Elle ne veut pas faire la typologie du vêtement, elle ne désire pas dater la lecture. Cette femme se retrouve mitraillée par les photographes et dans le brouhaha de leurs appareils photographiques. Une écriture en vrac, péformatée, un autre traitement de l’écriture hors temps est insérée dans le tableau. 

"Exécution de la peinure" 2013 de  200 x 280 cm 

Agnès Thurnauer dialogue avec les artistes du passé, comme s'ils étaient présents. Elle a également, réinterprété  "Olympia" d'Edouard Manet avec son modèle Victorine Meurent,femme libre et artiste. Elle y insère sur l'icône, tous les synonymes du mot "femme"  puisés dans la langue française du XIIème au XXème siècle.  

"Olympia revisitée" d'Agnès Thurnauer


Elle aime particulièrement le peintre polémiste américain, Philip Guston, de plus, le rose domine dans ses oeuvres

La série "Les Prédelles", mot découpé en syllabes et placé en haut d'un dyptique dénote une mise en tension de l'image par le langage, entre signifiant et signifié.

Prédelle 2020,  2élèments de 57 x 35 cm acrylique sur toile

Agnès Thurnauer collabore régulièrement avec des philosophes, écrivains et poètes pour des publications et livres d'artistes (Michèle Cohen-Halimi, Tiphaine Smoyault, Rode Mengham, Nicolas Donin,....)

Elle a était révélée au public en 2003 au Palais de Tokyo par une exposition monographique.

Elle a depuis exposé en Belgique, aux Etats-Unis, au Brésil et dans différentes biennales. 

Time 2010 - 2 élèments de 300 x 240 cm et Matrices/Assises (XXY) 2020 

Les Matrices Chromatiques, sculptures d'assises fonctionnelles issues de sa série "Matrice/assise", mettent en oeuvre le langage des génomes. Elles sont constituées de moules de lettres en aluminium brossé doré et repésentent les lettres XXY, syndrome de Klinefelter

Depuis octobre 2020, vingt Matrices en bronze sont installés à Ivry sur Seine, commande publique. On peut en voir également au Musée de l'Orangerie à Paris.

Elle est défendue par la galerie Michel Rein à Paris et à Bruxelles et par la Gandy Gallery à Bratislava 

                                                                                

                                                                                                                        Elisabeth PETIBON



Centre d'Art Contemporain Bouvet Ladubay

exposition du 3 juillet 2021 au 03 octobre 2021

ouvert du mardi au samedi 10h/13h - 14H30/18h

dimanche de 14H30 à 18H

1 rue de l'Abbaye ST Hilaire/St Florent

49400 Saumur



samedi 24 juillet 2021

Festival de Thau, concert de Piers Faccini

 Piers Faccini à l'Abbaye de Valmagne 


Piers Faccini musicien, chanteur, auteur-compositeur-interpréte d'origine anglo-italienne, également peintre et photographe, arrive en France à l'âge de cinq ans, il écrit sa première chanson à l'âge de 13 ans

Une voix sublime, très aérienne, au vibrato serré, il interpréte seul ses chansons ou avec ses trois musiciens : Juliette Serrad, violoncelle; Séverine Morfin, violon-alto; Malik Ziad, guembri et mandole.

Il marie aussi bien  le pop-rock anglo-saxon, de part son origine anglaise, le quatuor à cordes, les pulsations gnawas, le blues-folk, les musiques traditionnelles et la musique baroque.

Il met deux ans à mettre en place son huitième album  "Slapes of the Fall", ou en français "Les formes de la chute" . 


Piers Faccini est un gourmand de conversations, de dialogues et de désir d'apprendre. Il dessine lui-même les couvertures de ses albums

Installé dans les Cévennes en famille depuis plusieurs années. Il concocte un mélange de musiques de ses voyages, allant du Maroc à l'Ile de la Réunion en passant par les Etats Unis,  finissant par le Sud de l'Italie jusqu'au Maghreb où perdure la tradition de la transe méditerranéenne. 



Cela fait la cinquième fois qu'il chante de sa voix douce et raffinée, empreinte de gravité, dans l'Abbaye cistercienne de Valmagne, dont il apprécie particulièrement l'acoustique. Située en Languedoc-Roussillon dans l'Hérault, cette Abbaye a été classé monument historique en 1947.

A travers son intêrét pour la diversité et de la biodiversité, son regard porté sur la souffrance de la Nature, celle des arbres, la perte des oiseaux, Piers Faccini parle d'espoir, exprimant dans ses mélodies son aspiration à un retour à l'équilibre de notre planète Terre.


Festival de Thau 

du 19 au 29 juillet 2021

www.festivaldethau.com

vendredi 23 juillet 2021

La Biennale Internationale des Arts Sacrés Contemporains d'Autun

 Les femmes au coeur de la Biennale d'Autun pour la troisième édition


Marie-Luce et Jérôme Lequime sont à la base de ce projet. L'idée a mûri en octobre 2015, au retour de la Biennale de Venise. Leurs amis artistes-poétes, tels que Etel Adnan, Maître Goudji, Leila Anvar ou Salah Stétié (ce dernier a fait don de sa collection au musée Paul Valéry à Sète), font le même constat qu'eux : il manque cruellement un lieu en France consacré à l'Art Contemporain Sacré. Bien sûr, il y a la Biennale d'art sacré de Lyon, ...., mais pas d'exposition à caractère international ouvert à des artistes de toutes traditions ou confessions. Aussi, ils acceptent ce pari un peu fou de les soutenir dans cette initiative.

Ils se sont rapprochés de l'association de la Chapelle Notre-Dame des Bonnes-Oeuvres et des VII Dormants d'Ephèse, dont le but est de tisser des liens entre l'Occident et l'Orient en promouvant la création contemporaine et de faciliter les rencontres inter-culturelles et inter-générationnelles, autour de conférences-débats, de poésie, théâtre , concerts,... Depuis 2008, différents artistes internationaux viennent régulièrement à Autun.

La vocation de cette association est d'être à la fois un creuset de création et d'expérimentation où s'inventent des expressions artistiques innovantes, voire originales et inattendues. C'est également, un lien ouvert et accueillant propice aux rencontres, au dialogue et au partage parfois improbables : d'où ces initiatives, musicales, théâtrale, ces performances qui passent par des lectures, des expositions, par le chant, la danse...

C'est la troisième édition, dans la ville d'Autun au coeur de la Bourgogne et du Morvan, lieu chargé de plus de 2000 ans d'histoire, le plus grand site gallo-romain au Nord de la Loire, et plus de cinquante sites patrimoniaux inscrits ou classés..

Organisée par le commissaire d'exposition  Jérôme Lequime, à travers la ville, la Biennale se déploie dans plus d'une dizaine de sites historiques. Voici quelques exemples de manifestations :

 - Spectacle de danse de la Compagnie Carolyn Carlson en ouverture de la Biennale. La danse de Carolyn Carlson est tournée vers la philosophie, la spiritualité et l'univers poétique. Née en Californie, arrivée en France en 1971, elle joue depuis un rôle primordial dans l'éclosion des danses contemporaines françaises et italiennes. Commandeur des Arts et des Lettres, son oeuvre est couronnée en 2006.  par le premier Lion d'Or jamais accordé à un chorégraphe par la Biennale de Venise. Elle conçoit trois solis ; "Prologue" qu'elle interpréte avec le talentueux saxophoniste Guillaume Perret, "Mandala" dansé par Sara Orselli qu'elle créé pour elle en 2010, sur une musique de Michael Gordon et le "Septième homme" dansé par Riccardo Meneghini qu'elle lui créé en 2019, accompagné du saxophoniste Guillaume Perret. Ce spectacle a été mis en place dans la cathédrale Saint Lazare.


Carolyn Carlson avec Sara Orselli, Riccardo Meneghini et Guillaume Perret


- Didier Ben Loulou, photographe, partage sa vie entre Paris et Jérusalem expose dans la Chapelle Sainte-Anne. Son travail est présent dans différentes collections telles que le FNAC, la Maison de la photographie, le musée d'Art & d'Histoire du Judaïsme à Paris, le V&A Museum de Londres et la Microsoft Art Collection de Seattle. Il expose 70 photographies prises dans de vieux cimetières juifs, des environs de Jérusalem et en Galilée. En hébreu, le cimetière est "la maison des vivants". Cela invite  à la  réflexion, toute vie étant appelée à disparaître



photographie "Lettre" de Didier Ben Loulou 


- Shirin Neshat, artiste et réalisatrice d'origine iranienne, vit à New-York. Dans sa vidéo "Turbulent", elle interroge la pratique musicale en Iran, démontrant  l'absence des femmes iraniennes. La projection est dédoublée. Dans un face à face, sur deux écrans opposés, s'expose un duel entre un chanteur devant ses spectateurs, tous assis, de sexe masculin et une chanteuse devant des places assises, mais vides. Elle est représentée par la Gladstone Gallery (New York et Bruxelles) et la Goodman Gallery (Londres, Johannesbourg et Cape Town). Meilleure réalisatrice au 66eme Festival Internationale du Film de Venise. Actuellement, elle est visible au Musée d'Art Moderne de Fort Worth (Texas). En 2017, elle a mis en scène son premier Opéra "Aïda" au Festival de musique de Salzbourg. Elle expose dans la Chapelle de la Maison Saint-Antoine


vidéos "Turbulent"(9'38) 1998 de Shirin Neshat


- Abdallah Akar, sculpteur, vit à Paris. Son oeuvre "Les sept Dormants d'Ephèse" vient d'une longue réflexion. Dans son enfance, dans le Sud tunisien, sur la pente d'une montagne à Chenini, se dresse une petite mosquée dite "mosquée des Septs Dormants" cernée de tombes géantes et abritant une grotte où semble-il, les sept Dormants d'Ephèse auraient trouvé refuge. La légende est implantée aussi bien dans la tradition musulmane que chrétienne : en Bretagne, dans les Côtes d'Armor, dans le village du Vieux- Marché, on y trouve la Chapelle des Sept Saints et la source fontaine du même nom.  Il crée sept polyptiques en verre, calligraphiées en arabe dans le style Maghribi avec point d'enluminure dans la Chapelle Saint-Nicolas et sept stèles en Fer ajouré de sept poèmes de Mu'allaqât dans le jardin du Musée Lapidaire.



stèle (200x40 cm) en fer ajouré du poème de Mu'allaquât


- Martin Bruneau, peintre figuratif, né au Canada, vit à Autun. Il se réappropie les références iconographiques de la peinture et questionne la peinture au pinceau. Il utilise l'histoire de la peinture, comme thème à peindre, aussi, ne peut-il ignorer l'art sacré. Il présente "Mirabilis blanc" quadrillage en creux et "Mirabilis noir" quadrillage en plein, recouvrant de façon complémentaire les deux toiles monumentales faites en 2008 pour l'Abbaye de Maubuisson, haut lieu du Jansénisme. Il est défendu par la galeriste Isabelle Gounot, Paris. Les oeuvres sont montrées dans le Temple Protestant, Porte Saint André.


"Mirabilis blanc" de Martin Bruneau, 2008


- Nadege Druzkowkipeintre, graveur et vidéaste, vit et travaille à Lyon, diplomée de Central Saint Martins à Londres et de Glascow School of Arts en Ecosse. Elle explore les notions de temps, de mémoire et d'absence. Elle capture la frontière entre le réel et l'illusoire, un monde où le temps se dissout dans un univers onirique, dans un film de 30 mn : "Un désert au coeur du monde".  Elle filme les empreintes de près de mille ans d'histoire, laissées par les moines chartreux autour du Monastère de la Grande Chartreuse, en Isère. Elle présente son film et son livre du même titre à l'Auditorium de l'Evêché 


film "Un désert au coeur du monde" de Nadège Druzkowski


- Pierre de Saint Maur, peintre, dessinateur, sculpteur, il voit l'art comme un sacerdoce au service de la beauté. Il présente un triptyque de la soif via un "Saint Siméon, stylite" en bronze, un fusain sur papier de soie "La Soif", une sculpture "Sisyphe" pendant de Saint Siméon, crispé sous le désir effréné, donc inassouvissable et la possibilité de l'ouverture à la Spiritualité. Elle est installée dans le hall de l'Evêché.


"Sisyphe" acier, verre soufflé (57x65x35cm) de Pierre de Saint Maur


- Polska, sculpteur plasticienne du Land-Art, se partage entre Paris, le Morvan et ses voyages. Après le marbre, la terre et les pierres, elle travaille maintenant les branches, le bambou, les papiers, l'encre, les pigments naturels et la patine du temps. Prix Bourdelle en 1993 à Paris et à remporter le concours "Renouveau du Centre Ville de Ronchamp" en Haute-Saône. Elle présente quelques sculptures et une pirogue de 8 mètres de long avec ses spirales chargées symboliquement d'énergie, en bambou bleuté proche du ciel, dont la direction part de la pointe de la cathédrale de Saint Lazare derrière l'Evêché. . Elle dit : "La nature me donne, il faut que je redonne à la nature". Elle est une transmetteuse et une passante. Elle expose dans le jardin de l'Evêché. 


Polska et sa pirogue en bambou dans le jardin de l'Evêché


- Marko Pogacnik, sculpteur slovène, géomancien, écrivain, diplomé des Beaux Arts, est un ancien de l'Art Conceptuel, du Land Art et du mythique groupe OHO. Créateur du drapeau slovène depuis 1991.  Il a développé la "lithopuncture" forme d'acupuncture pour la Terre avec la Pierre et le language des "cosmogrammes" différents pour chaque endroit donné, de part une essence terrestre à chaque fois différente, son message unique, ou ses problèmes intérieurs. Chaque lieu est une création terrestre unique de Gaïa (La Mère de la Vie). Il expose dans le jardin du Cloître Saint Nazaire 


Pierre avec "Cosmogramme" de Marko Pogacnik dans le jardin du cloître Saint Nazaire 


- Surabhi Saraf est d'origine indienne, vit et travaille à Brooklyn, NY. En 2018, aux USA, elle crée le CEM (Centre pour la Matérialité Emotionnelle). Elle explore notre relation complexe avec les nouvelles technologies, à travers des oeuvres multimédia qui incorporent des installations vidéos, des sculptures, des performances et des compos itions sonores. Elle expose dans des lieux internationaux et dans plusieurs galeries. L'oeuvre "Fold" de 2010, démontre les actions quotidiennes vues différemment avec la technologie actuelle. Elle est projetée à la Chapelle de l'hôtel des Ursulines


vidéo "FOLD" 2010 de Surabhi Saraf 


Ken Aptekar vit et travaille aux Etats-Unis. Il mêle peinture et texte. Déjà, dans les années 70, on disait  que la peinture vivait ses dernières heures. Les nouvelles formes artistiques prenaient place, la reléguant au dernier rang. Aussi, il eut l'idée d'adopter de vieilles peintures, en y incorporant des mots de nos pensées. L'oeuvre "Neighbors/Voisin.e.s." est à l'origine de la demande faite en 2016  par le directeur du musée Saint Anne à Lübeck en Allemagne. Ce musée détient une incroyable collection de retables et de faire la relation avec l'unique synagogue restante au Nord de l'Allemagne. Il cherche à faire disparaître les frontières persistantes entre les êtres. D'où l'exposition qu'il fit au musée Saint Anne à Lübeck et que l'on retrouve maintenant à la Chapelle Saint Aubin.


"Neighbors/Voisin.e.s" de Ken Aptekar


En privilégiant la présence des artistes, c'est donc un condensé de patrimoine qui est présenté en Bourgogne, dans cette ville historique d'Autun. Cette quête de sens, à travers un Sacré Universel, particulièrement d'actualité, parle à tous, et ne manque pas, de nous interpeler. 

                                                                                                                Elisabeth PETIBON

Biennale de 16 juillet au 1er août 2021

ouvert TLJ de 11H à 19H

Ville d'Autun 71400